Jean-Claude FAVRE à la Municipalité de Belmont
Des services plus modernes
Si l’on parle de la modernité de ses interactions avec les citoyen-ne-s, Belmont peut faire mieux. Je proposerai le développement progressif d’un guichet électronique, se basant sur les recommandations de la Confédération. Il sera à la fois source d’économies pour l’administration et de confort pour la population, en facilitant et en accélérant les échanges. Il est désormais temps de nous mettre à l’heure.
Une Confédération active
Depuis maintenant plusieurs années, la Confédération enjoint ses propres départements, les Cantons et les Communes à mettre en pratique les recommandations de la Stratégie suisse de cyberadministration, qui vise à dynamiser les échanges électroniques avec les citoyen-ne-s. Alors que nous comptons le réseau mobile le plus étendu au monde ainsi que la densité la plus élevée de raccordements à large bande, les guichets électroniques devraient s’imposer chez nous comme une évidence. Pourtant, fin 2019, l’étude annuelle de la Communauté européenne sur la progression des initiatives e-gouvernementales pointe à nouveau les faiblesses helvétiques en ce domaine. Loin derrière la France, l’Espagne ou le Portugal, nous sommes relégués en queue de cortège aux côtés de la Bulgarie ou de la Grèce.
Du régionalisme et des peurs
Le fédéralisme, dans le cas présent, nous joue un bien mauvais tour. La recherche de consensus sur les stratégies à déployer ainsi que la volonté d’autonomie des cantons entravent le développement des initiatives d’e-administration, facilitées chez nos voisins par des processus centralisés. Mais ce n’est pas la seule raison. Dans les petites collectivités publiques en particulier, la dématérialisation des démarches administratives est vue comme complexe et nécessitant des compétences informatiques et techniques qui n’existent pas en interne. En conséquence, elles ont tendance à remettre à plus tard ce qu’elles considèrent comme un dossier aussi sensible que pharaonique.
Un niveau de base facile à atteindre
La bonne nouvelle est que ces craintes sont largement infondées. L’e-administration n’est pas un projet monolithique, mais une succession d’initiatives qui se déploient à choix et graduellement dans le temps, en fonction des moyens et des ambitions. On les classe en différents niveaux, dont le premier se caractérise par la fourniture basique de formulaires à télécharger, avec dans l’idéal des champs prêts à la saisie. Cette approche est aisée à mettre en œuvre puisqu’elle ne nécessite que des outils bureautiques et des compétences informatiques standards. Elle offre déjà à l’habitant-e un gain de confort appréciable : la centralisation des formulaires, leur disponibilité en tout temps et la capacité à saisir confortablement les données au clavier avant d’imprimer le document ou de l’envoyer par email à l’administration. C’est un premier pas en direction d’un guichet électronique plus évolué, qui peut se doter petit à petit de transactions dynamiques, notamment pour les démarches les plus usitées. Savez-vous celle qui décroche la palme en Suisse ? L’obtention des cartes journalières CFF à prix réduit. Une telle offre sur notre site serait la bienvenue et participerait avec justesse à l’affirmation de nos engagements durables.
Un guichet basique mais bénéfique
Du côté de l’administration communale, les échanges électroniques avec les citoyen-ne-s produisent des résultats directs qui ont été largement mesurés et quantifiés : moins de téléphones, moins de temps passé au guichet, une qualité des données améliorées et des processus de traitement accélérés. Il ne s’agit pas pour moi, vous l’aurez bien compris, de passer à une administration toute électronique. Dans un village comme le nôtre, le contact humain et les rapports de proximité entre l’administration et les administré-e-s sont aussi précieux qu’indispensables. Il s’agit, plus pragmatiquement, alors que chacun a un smartphone dans sa poche et de moins en moins de temps, d’utiliser les technologies d’aujourd’hui pour créer davantage de confort, de flexibilité et faire que le guichet physique de l’administration, qui ne peut pas être ouvert en permanence, ne soit plus la seule option.