Jean-Claude FAVRE à la Municipalité de Belmont
Une identité plus forte
En l’absence d’un véritable centre villageois, et face à l’arrivée annoncée de nouveaux habitants dans les 10 prochaines années, nous devons nous montrer vigilants pour ne pas devenir une cité-dortoir. Renforcer les liens sociaux, soutenir les associations locales et les commerces existants, ou encore créer de nouvelles festivités et rencontres : autant d’occasions de créer une communauté forte et vivante.
Faire émerger l’identité du village
Une commune, ce n’est pas seulement un réseau de routes, une collection de quartiers, des taxes foncières ou encore la facture des services industriels. Une commune, c’est d’abord une humanité, au sens premier du terme, une vision partagée du «vivre ensemble», qui se traduit par l’action solidaire et participative des habitant-e-s, des entreprises, des sociétés locales et de la Commune. Les élus jouent un rôle primordial dans l’émergence d’une culture locale authentique. Ils doivent se montrer inspirants, rassembleurs et communicants, cela étant encore plus vrai dans notre village, qui ne dispose pas d’un véritable centre et dont la verticalité du territoire ne simplifie pas les échanges entre les hauts et les bas.
Soutenir les sociétés locales
De nombreuses études ont mis en évidence la place prépondérante des sociétés locales dans la culture et l’identité des villes et des villages. Avec près d’une vingtaine de structures animées par des bénévoles, les cancoirien-ne-s sont plutôt gâté-e-s : sport, loisirs, art et culture. Rien ne manque à l’appel sinon, à mes yeux, des marques officielles de soutien plus affirmées en faveur de ces différents acteurs associatifs. Nous pourrions valablement nous inspirer d’initiatives menées ailleurs, comme une promotion plus attractive des sociétés locales sur le site Web de Belmont ou encore des subventions ponctuelles pour des événements ou des projets culturels afin de booster les talents. Je sais que les bonnes volontés ne manquent pas, comme en atteste le calendrier de la Société de Développement de Belmont pour 2020. En reconnaissant les sociétés locales comme précieuses à notre communauté, nous ne pourrons que favoriser leur dynamisme et leur prouver notre gratitude.
Encourager les entreprises
La Municipalité a bataillé activement pour le maintien d’un service postal à Belmont malgré la clôture de l’office en ce début d’année. On doit applaudir l’engagement sans failles de notre exécutif dans ce dossier et regretter, en même temps, cette désertion si symbolique du géant jaune. Elle semble dire que nous ne comptons pas, ou que, désormais mesurés à l’aune de la rentabilité, nous ne comptons plus. Elle présage ce qui guette toutes les petites localités, à savoir l’érosion progressive des services et commerces de proximité et, dans la foulée, la perte de liens sociaux. Même si le rôle d’une Commune n’est pas de s’immiscer dans l’économie privée, elle peut prendre une place, à sa mesure, dans le maintien du tissu économique sur son territoire. Une première action pourrait être la création d’un réseau des entrepreneurs de Belmont. Il aurait à identifier les meilleures conditions-cadres pour les entreprises ainsi qu’à faire émerger des idées conduisant autant à des avantages pour la population qu’à une augmentation de la clientèle locale pour les PME de chez nous. Un partenariat public-privé à notre échelle en somme.
Favoriser les échanges
Enfin, l’administration doit échanger plus activement avec les citoyen-ne-s pour créer un lien solide et une interactivité soutenue. Nombre de communes utilisent remarquablement bien les réseaux sociaux qui sont simples d’accès, instantanés et multigénérationnels. Lorsque l’engagement de l’administration y est fort, les résident-e-s répondent avec enthousiasme et font part en abondance de suggestions, remarques, félicitations ou critiques. Leur citoyenneté s’inscrit dans une relation nouvelle, spontanée et décomplexée avec leur administration. C’est à la fois un formidable baromètre de l’action municipale autant qu’un moyen de connecter les habitant-e-s à leur localité tout au long de la journée. Aujourd’hui, moins de cinq billets sont en moyenne publiés chaque mois sur notre page Facebook qui compte 350 abonnés. Et si on voyait plus grand ?